Le vide en soi

Je cherche des trucs pour réduire le stress, l'anxiété, un phénomène qui ne me touchait jamais avant la pandémie de 2020-2022. Est-ce un effet de l'âge ? Peut-être, mais force est de constater qu'un rien m'affecte, et pour en atténuer les désagréments, j'aimerais adopter une technique qui me permettrait de faire le vide en moi, de manière à chasser ces pensées négatives qui polluent mon cerveau. Une recherche sur le Web n'a pas donné les résultats escomptés. La plupart des sites m'invitent à combler le vide alors que moi je souhaite plutôt le faire, le vide… Le contraire, donc.

Plusieurs sites, y compris Chat GPT, recommandent les sept solutions suivantes :

  1. Méditation : Pratiquez la méditation de pleine conscience pour observer vos pensées sans jugement et les laisser passer.
  2. Respiration profonde : Concentrez-vous sur votre respiration en inspirant profondément par le nez et en expirant lentement par la bouche. Cette technique aide à réduire le stress et à clarifier l'esprit.
  3. Écriture : Notez vos pensées sur papier pour les extérioriser et alléger votre esprit.
  4. Exercice physique : L'activité physique libère des endorphines, favorisant une sensation de bien-être et de légèreté mentale.
  5. Yoga : Le yoga combine mouvements et respiration pour harmoniser le corps et l'esprit, facilitant ainsi la relaxation mentale.
  6. Visualisation : Imaginez un lieu paisible ou une scène apaisante pour détendre votre esprit.
  7. Écoute musicale : Écoutez de la musique douce pour calmer vos pensées et induire un état de relaxation.

Je ne sais pas méditer. Parfois, je prie, et je crois que ça peut avoir le même effet. Respirer ? Oui, je comprends le principe… mais ce n'est pas mon truc. Quant à l'écriture, je l'applique déjà en écrivant cinq cents mots par jour depuis janvier 2023. Pour l'exercice physique, je dois faire des efforts, j'en suis conscient. Le Yoga, non, ce n'est pas pour moi. La visualisation, telle que décrite au point 6, n'est qu'un ramassis de sornettes. Mais une amie m'a parlé de la contemplation… Ça y ressemble, non ? Enfin, je m'adonne déjà à l'écoute musicale, me considérant moi-même comme un mélomane.

Finalement, je ne suis pas si mal outillé pour combattre l'anxiété dont je souffre à l'occasion. J'écris, je lis, j'écoute de la musique. Il me reste à marcher un peu plus… parce qu'il n'est pas question que je fasse davantage que marcher à mon âge. Pour la concentration, je m'adonne aussi au puzzle qui, somme toute, constitue un autre moyen de faire le vide. Au lieu de sourire de ma prétendue naïveté, allez plutôt lire le billet que j'ai rédigé sur la question il y a une dizaine d'années.

En résumé, voici les quatre préceptes que je m'applique à moi-même pour rester en bonne santé physique et mentale :

Écrire chaque jour, au moins cinq cents mots, même si le résultat ne s'avère pas convaincant, même si la cohérence n'est pas toujours au rendez-vous. Écrire permet de se projeter en dehors de soi, de vider son sac comme on dit, d'appuyer sur la plaie pour en faire ressortir le pus. Ça ne peut que nous faire du bien, en fin de compte.

Marcher chaque jour. Je ne suis pas un partisan inconditionnel de l'exercice physique, mais marcher une trentaine de minutes par jour s'avère un exercice qu'il ne faudrait pas négliger. Certes, ça ne nous empêche pas de ruminer de sombres pensées... mais ça finit par libérer l'esprit tout en faisant un bien non négligeable au corps. Et parfois, en marchant, il nous vient des idées… qu'on s'empresse de coucher sur le papier une fois revenu à la maison.

Écouter de la musique. Je ne m'aventurerai pas à dire que cela vaut pour n'importe quelle musique, que tous les genres musicaux se valent. Ici, je fais surtout référence à la musique instrumentale : le classique, le jazz, le contemporain, comme la musique de certains instrumentalistes le pratiquent (Jean-Michel Blais, Alexandre Strélinski, Viviane Audet et bien d'autres). Il est commun de dire que la musique adoucit les mœurs. Pourtant, je vous le jure, l'écoute de la septième symphonie de Dimitri Chostakovitch n'adoucit rien du tout, mais vous plonge dans un univers sonore au bout duquel vous ne serez pas dans le même état d'esprit. Ça pourrait empirer votre état, remarquez… :)

Lire des œuvres littéraires. Là encore, je ne parle pas de la lecture en général ou du livre comme on en expose dans les salons – assez peu littéraires, par ailleurs. Non, ici, je fais allusion à la littérature, pas nécessairement avec un grand “L”, mais à la fiction en général, celle qui permet à tout un chacun de construire son imaginaire. Dans un essai remarquable de Nancy Huston (L'espèce fabulatrice. Actes Sud, 2008), l'autrice ne cesse de nous le rappeler. Voici sa conclusion :

Il n’est ni possible ni souhaitable d’éliminer les fictions de la vie humaine. Elles nous sont vitales, consubstantielles. Elles créent notre réalité et nous aident à la supporter. Elles sont unificatrices, rassurantes, indispensables. On a vu qu’elles servaient au meilleur comme au pire. Aux génocides comme à la Chaconne en sol mineur pour violon seul de Johann Sebastian Bach.

Voilà. Ces quatre préceptes valent ce qu'elles valent, et je suis conscient qu'ils pourraient varier d'un individu à un autre. N'en faisons donc pas une recette, juste une réflexion.


Daniel Ducharme : 2025-05-09 Mots-clés : #culture #existence #littérature #modedevie