Daniel Ducharme

littérature

À l'automne 1977, alors que je débutais des études en philosophie à l'Université du Québec à Montréal, j'ai fait la connaissance d'un camarade de classe. Il devait avoir une bonne quinzaine d'années de plus que moi. Je crois qu'il m'appréciait beaucoup, sans doute un peu trop aussi parce que, craignant un dérapage, je me suis éloigné de lui par la suite. Nous avions l'habitude de nous asseoir ensemble à la cafétéria du pavillon Reed, rue Saint-Alexandre à l'ouest de Bleury. Il m'entretenait de ses lectures et de ses intérêts, notamment pour les Rose-Croix. Je n'ai jamais adhéré à ce mouvement ésotérique mais, en revanche, j'ai débuté la lecture de Proust comme il me l'avait suggéré. Cet homme s'appelait Louis. Le temps s'avère parfois d'une cruauté sans nom car je n'ai gardé aucun souvenir de lui. J'ignore ce qu'il est devenu, j'ignore même s'il est toujours en vie aujourd'hui. Il m'a invité à lire Proust parce que, selon lui, son œuvre laisse une impression durable chez ceux qui le lisent avec ferveur.

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Ne me demandez pas pourquoi, mais je n'arrive pas à m'exprimer sur la mort de Paul Laurendeau, mon ami, mon camarade, depuis une cinquantaine d'années. Pourtant, je suis assez doué pour écrire sur les morts, sur la mort en général. Mais là je n'y arrive pas sans que j'en comprenne bien la raison. Je vais néanmoins essayer de lui rendre hommage, mais je vous préviens d'avance : ça ne sera pas le meilleur billet de blogue que j'aurais écrit dans ma vie.

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En toute chose, la question du pourquoi est la première à se poser. Je sais, des scientifiques à la pelle vous diront qu’il vaut mieux se concentrer sur le comment parce que, le pourquoi, on n’en sort jamais… Et il est vrai qu’on ne sort jamais du pourquoi des choses… mais un véritable scientifique, un chercheur digne de ce nom, ne peut évacuer cette question, même s’il ne parvient pas à en fournir une explication satisfaisante. Dans le domaine du pourquoi, les questions importent plus que les réponses. À ce sujet, Heidegger emploie le qualificatif de « digne » en parlant des questions dignes d’être posées contrairement à celles qui ne le seraient pas ou, si vous préférez, le seraient moins… Même dans le domaine de la pensée il faut choisir ses combats, établir ses priorités.

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Je cherche des trucs pour réduire le stress, l'anxiété, un phénomène qui ne me touchait jamais avant la pandémie de 2020-2022. Est-ce un effet de l'âge ? Peut-être, mais force est de constater qu'un rien m'affecte, et pour en atténuer les désagréments, j'aimerais adopter une technique qui me permettrait de faire le vide en moi, de manière à chasser ces pensées négatives qui polluent mon cerveau. Une recherche sur le Web n'a pas donné les résultats escomptés. La plupart des sites m'invitent à combler le vide alors que moi je souhaite plutôt le faire, le vide… Le contraire, donc.

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Chaque jour suffit sa peine. Qu'est-ce que cela veut dire, cette expression ? Sans doute qu'on ne peut pas planifier quoi que ce soit, car personne ne sait ce qui nous attend demain. Cela peut vouloir dire aussi qu'on ne voit pas au-delà du quotidien. L'une ou l'autre de ces interprétations confine l'individu à la résignation, à la tristesse. Tant que je vivrai, je veux planifier, je veux rêver. Bref, je veux faire des projets, unique façon de vivre de l'homme à l'esprit créatif. Et pour Albert Camus, le projet reste aussi le moyen le plus sûr, bien que fragile, pour échapper à l'absurdité de l'existence.

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Je lis beaucoup, du moins c'est ce que je croyais… car le rythme a diminué ces dernières années. En 2024, j'ai lu quarante-sept ouvrages. Des essais, des nouvelles et des romans, dont quelques uns relèvent des genres suivants : roman policier, science-fiction et fantastique. Je continue à lire des classiques français de la littérature, notamment La Comédie humaine de Balzac qui m'accompagne depuis plusieurs années. En 2025, j'aimerais peut-être reprendre ma lecture de Proust. Quels sont les romans qui m'ont le plus marqués en 2024 ? J'en retiens deux : Leçons de l'écrivain britannique Ian McEwan, et Poussière dans le vent de Leonardo Padura, un auteur cubain, normalement versé dans le roman policier, mais qui a fait une exception en écrivant ce roman, une véritable ode à l'amitié. Une bonne amie a lu Leçons sous ma recommandation : cette lecture l'a ennuyée… Cela démontre encore une fois, même s'il ne fallait pas nécessairement le démontrer, que les sensibilités littéraires peuvent varier en fonction du sexe du lecteur, de sa culture, de son âge, etc.

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