À l'automne 1977, alors que je débutais des études en philosophie à l'Université du Québec à Montréal, j'ai fait la connaissance d'un camarade de classe. Il devait avoir une bonne quinzaine d'années de plus que moi. Je crois qu'il m'appréciait beaucoup, sans doute un peu trop aussi parce que, craignant un dérapage, je me suis éloigné de lui par la suite. Nous avions l'habitude de nous asseoir ensemble à la cafétéria du pavillon Reed, rue Saint-Alexandre à l'ouest de Bleury. Il m'entretenait de ses lectures et de ses intérêts, notamment pour les Rose-Croix. Je n'ai jamais adhéré à ce mouvement ésotérique mais, en revanche, j'ai débuté la lecture de Proust comme il me l'avait suggéré. Cet homme s'appelait Louis. Le temps s'avère parfois d'une cruauté sans nom car je n'ai gardé aucun souvenir de lui. J'ignore ce qu'il est devenu, j'ignore même s'il est toujours en vie aujourd'hui. Il m'a invité à lire Proust parce que, selon lui, son œuvre laisse une impression durable chez ceux qui le lisent avec ferveur.
Deux ouvrages en mai seulement : un essai sur Marcel Proust de François Bon, et le tome 4 de La Roue du temps. Depuis des années, François Bon tient un blogue intitulé Le Tiers Livre et ce, depuis plus d'une vingtaine d'années. Son site est riche en contenu, c'est peu de le dire. Infatigable, François Bon œuvre sur plusieurs projets d'écriture (les projets Balzac, Proust, Lovecraft, etc.) et, au milieu de tout ça, il anime des ateliers d'écriture. Si vous vous intéressez à ce gars-là (qui connaît très bien le Québec, par ailleurs), vous aurez de quoi lire pendant des mois… Quant La Roue du temps, je suis pris par l'intrigue et, contre ma volonté, je suis incapable de m'arrêter… Et ce sont de gros bouquins, quatorze en tout, vingt-huit en livres de poche. Inutile de me répéter en vous disant que Robert Jordan bousille toute ma planification littéraire de l'année…
Ne me demandez pas pourquoi, mais je n'arrive pas à m'exprimer sur la mort de Paul Laurendeau, mon ami, mon camarade, depuis une cinquantaine d'années. Pourtant, je suis assez doué pour écrire sur les morts, sur la mort en général. Mais là je n'y arrive pas sans que j'en comprenne bien la raison. Je vais néanmoins essayer de lui rendre hommage, mais je vous préviens d'avance : ça ne sera pas le meilleur billet de blogue que j'aurais écrit dans ma vie.
En toute chose, la question du pourquoi est la première à se poser. Je sais, des scientifiques à la pelle vous diront qu’il vaut mieux se concentrer sur le comment parce que, le pourquoi, on n’en sort jamais… Et il est vrai qu’on ne sort jamais du pourquoi des choses… mais un véritable scientifique, un chercheur digne de ce nom, ne peut évacuer cette question, même s’il ne parvient pas à en fournir une explication satisfaisante. Dans le domaine du pourquoi, les questions importent plus que les réponses. À ce sujet, Heidegger emploie le qualificatif de « digne » en parlant des questions dignes d’être posées contrairement à celles qui ne le seraient pas ou, si vous préférez, le seraient moins… Même dans le domaine de la pensée il faut choisir ses combats, établir ses priorités.
Je cherche des trucs pour réduire le stress, l'anxiété, un phénomène qui ne me touchait jamais avant la pandémie de 2020-2022. Est-ce un effet de l'âge ? Peut-être, mais force est de constater qu'un rien m'affecte, et pour en atténuer les désagréments, j'aimerais adopter une technique qui me permettrait de faire le vide en moi, de manière à chasser ces pensées négatives qui polluent mon cerveau. Une recherche sur le Web n'a pas donné les résultats escomptés. La plupart des sites m'invitent à combler le vide alors que moi je souhaite plutôt le faire, le vide… Le contraire, donc.
Une mois plutôt faste en lectures en cet avril frisquet. La Roue du Temps, encore et toujours… et trois romans québécois, dont le très beau La femme qui fuit, même s'il s'avère peut-être abusif d'appeler ça un roman. Pas de bandes dessinées. Ça ira au mois prochain. Enfin, j'ai tenté de renouer avec Dostoïevski, cet écrivain russe qui a tant bouleversé le début de mon âge adulte.
En mars, j'ai enfin terminé le deuxième tome de La Roue du Temps et, bien entendu, j'ai débuté la lecture du tome 3 dont je parlerai le mois prochain. Ce mois-ci, j'ajoute une section bandes dessinées, genre littéraire que j'ai recommencé à fréquenter après plusieurs années d'absence…
Chaque jour suffit sa peine. Qu'est-ce que cela veut dire, cette expression ? Sans doute qu'on ne peut pas planifier quoi que ce soit, car personne ne sait ce qui nous attend demain. Cela peut vouloir dire aussi qu'on ne voit pas au-delà du quotidien. L'une ou l'autre de ces interprétations confine l'individu à la résignation, à la tristesse. Tant que je vivrai, je veux planifier, je veux rêver. Bref, je veux faire des projets, unique façon de vivre de l'homme à l'esprit créatif. Et pour Albert Camus, le projet reste aussi le moyen le plus sûr, bien que fragile, pour échapper à l'absurdité de l'existence.
Pendant ma lecture de La Roue du temps dont j'ai achevé le premier tome – L'Oeil du monde – en janvier, je me suis permis la lecture de deux ouvrages, histoire de faire une pause dans la lecture de cette œuvre immense. La lecture du deuxième tome de La Roue du temps – La Grande quête – est déjà commencé, bien entendu… et, contre toute attente, je me suis pris dans les mailles de la trame… Je vais donc continuer cette lecture, même si ça bouleverse mes plans. La roue tisse comme elle veut, paraît-il...
Chose rarissime dans ma vie, je n'ai lu qu'un seul et unique ouvrage pendant tout un mois, et il s'agit du premier tome de la suite de fantasy La Roue du temps de Robert Jordan. Certes, j'ai débuté la lecture d'autres ouvrages, mais à peine un chapitre terminé, je revenais à cet ouvrage imposant. Je ferai mieux en février...