Lu en avril 2025

Une mois plutôt faste en lectures en cet avril frisquet. La Roue du Temps, encore et toujours… et trois romans québécois, dont le très beau La femme qui fuit, même s'il s'avère peut-être abusif d'appeler ça un roman. Pas de bandes dessinées. Ça ira au mois prochain. Enfin, j'ai tenté de renouer avec Dostoïevski, cet écrivain russe qui a tant bouleversé le début de mon âge adulte.

Barbeau-Lavalette, Anaïs. La femme qui fuit. Marchand de feuilles, 2015.

J'ai lu ce roman dans un état constant de malaise tellement je me suis senti interpelé par le sujet, lequel fait d'ailleurs écho au documentaire – Les enfants du Refus global – de sa mère, Manon Barbeau, diffusé à la fin des années 1990. Ce “roman” porte sur sa grand-mère, Suzanne Meloche, qui a abonné ses deux enfants. Si Manon s'en est bien sortie malgré les blessures de l'abandon, ce ne faut pas le cas pour François, son petit frère. J'ai aimé que l'autrice n'ait pas cherché à justifier l'injustifiable, même si le passage (trop long, à mon avis) en Alabama pour la défense civique des Noirs pourrait s'apparenter à une entreprise de redorer l'image de Suzanne Meloche. À deux reprises dans le roman, elle écrit qu'elle ne l'aime pas parce qu'elle a fait souffrir sa mère. Moi aussi je ne l'aime pas, cette grand-mère.

Beaudin, Marcelle. Paul McCartney ne porte pas de chaussettes dans ses sandales. Guy Saint-Jean Éditeur, 2024.

J'ai lu ce roman comme ça, par hasard, pour faire une pause dans ma lecture de La Roue du temps. Il raconte l'histoire d'une femme de la Côte Nord qui se reconstruit après une rupture avec son mari, un homme qui partageait sa vie depuis 38 ans. À 64 ans, pour surmonter cette épreuve, elle apprend à vivre pour elle-même. Ce roman, j'ai failli le lâcher à plusieurs occasions… mais je l'ai finalement lu jusqu'à la dernière ligne. Sans être une œuvre qui passera à l'histoire, j'ai pris bien du plaisir à la lire. Et j'ai un gros point en commun avec son autrice : je ne supporte pas ceux qui portent des chaussettes dans leurs sandales…

Dostoïevski, Fiodor. Le joueur, c1866

Entre 18 et 19 ans, j'ai lu les quatre œuvres majeures de Dostoïevski : Crime et châtiment (1866), L'idiot (1869), Les Possédés (1871), parfois intitulé Les démons, et Les Frères Karamazov (1880). Ces lectures ont marqué la fin de mon adolescence, le début de l'âge adulte. Malheureusement, lire de nouveau ce grand écrivain russe, plus de quarante ans plus tard, n'a pas eu le même effet. J'en retire une impression agréable, sans plus.

Jordan, Robert. La Roue du temps 3.– Le dragon réincarné / traduit de l'anglais par Jean-Claude Mallé. Bragelonne, c1990, 2012

Rand al'Thor est le Dragon Réincarné. Il lutte pour accepter son destin et le pouvoir terrifiant qu'il a acquis. Traqué autant par les Aes Sedai que par les forces des Ténèbres, il fuit vers Tear pour prouver sa légitimité en s'emparant de Callandor, l'épée de pouvoir. Mais les choses ne sont pas si simples parce que, dans ce troisième volume de La Roue du temps, Tear est devenu le lieu de convergence d'un peu tout le monde : Moirane et Lam, Egwene, Nynaeve et Elayne, Matt et Tom le trouvère, Perrin et sa nouvelle amie, Zarine (Faile), etc. Un lieu où s'affronteront bientôt Bel'lal, un Réprouvé, les Aes Sedai de l'Ajah noir, les Aiëls, et j'en passe. Une histoire passionnante, même si je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi j'adhère tant à cette histoire sans queue ni tête… Vivement le tome 4 !

Lavallée, Ronald. Le crime du garçon exquis. Fidès, 2024

Une lecture recommandée par Pierre R (janvier) et par Sylvie B (février). Un roman assez étonnant pour un écrivain québécois... Il met en scène Matthew Callwood, un policier canadien qui n'a pas nécessairement envie d'exercer ce métier, du moins en plein milieu des tranchées en Belgique lors de la Première Guerre mondiale. Il doit résoudre une affaire de meurtre dans le milieu homosexuel des armées (française, belge, anglaise et canadienne). Un bon polar historique que j'ai apprécié, même si j'aurais aimé un peu plus de chair autour des personnages.


Daniel Ducharme : 2025-05-01 Mots-clés : #bandesdessinées #fantasy #lecture #littérature